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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 17:14
mesrine-copie-1



Réalisateur : Jean-François Richet

Distribution : Vincent Cassel, Mathieu Amalric, Olivier Gourmet, Ludivine Sagnier, etc...

Durée : 2h10

Second volet sur la vie du célèbre gangster.

Rappelons avant de parler de cet opus que le premier volet, L'instinct de mort, était une réussite totale. Film noir, nerveux, sans concession, avec un Cassel extraordinaire et une mise en scène totalement haletante.
Le premier film nous parlait des origines du mal ou, en tous cas, comment l'homme se cherchait et embrassait la vie de gangster.

Annonçons d'emblée la déception pour cette suite. Le réalisateur nous présente désormais la vie du criminel comme une vocation, un engagement politique et presque militant.
Si le premier film était obscur, violent et ambivalent, ici aucune ambiguité. Mesrine devient personnage public sous les feux des projecteurs, s'affirmant plus comme un homme pétri d'illusions que comme une bête traquée.
Cassel, inquiétant dans le premier film, garde de son épaisseur, mais le personnage devient de fait moins convaincant, cabotinant, sûr de lui et n'ayant peut-être plus rien à prouver : la limite entre l'acteur et le personnage devient trouble.

Les acolytes de Mesrine dans le premier opus jouaient un rôle central. Depardieu était étonnant, les femmes présentes et merveilleusement interprétées. Cassel tire ici la couverture à lui, et même Amalric, pourtant toujours impeccable, est peu crédible dans un rôle sérieux de gangster. Ludivine Sagnier joue... Ludivine Sagnier. Pas de surprise.

Le talent du réalisateur reste évident et les scènes d'actions gardent leur panache. Mais celles-ci deviennent rapidement répétitives : braquage, fuite, collision, confrontation etc...
Ce qui faisait la richesse de L'instinct de mort, à savoir la relation qu'entretenait le personnage avec les autres, sa vie de famille, son image d'écorché, disparait pour laisser place au luxe, au confort d'un homme populaire jouant au jeu du chat et de la souris en permanence avec la police.

Finalement Richet ne parvient plus à garder la distance nécessaire avec Mesrine. La psychologie disparait dés lors pour laisser place à la complaisance pour une figure devenant christique comme l'atteste l'affiche troublante. On sent clairement la fascination du réalisateur pour ce héros déchu qui a certainement marqué l'opinion publique de l'époque, mais qui ne sert plus guère le suspens du thriller tel qu'on pouvait l'aimer dans le premier film.

C'est après tout peut-être la limite du biopic sur un homme dont on cherche à tout prix à nous vendre l'ego ...

Note : 3/5 
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